DESIGN STORIES

Sylvain Willenz

« J'aime donner à mes meubles une sorte de sentiment de déjà-vu, une familiarité combinée à des éléments de nouveauté, ce qui, selon moi, permet d'obtenir un design durable et attrayant pour le grand public. »

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Sylvain Willenz

Basé en Belgique, le designer Sylvain Willenz crée depuis 2004 des meubles, des luminaires et des produits pour des clients internationaux. Réputé pour son esthétique graphique à la fois forte et simple, Sylvain est fasciné par la

INTERVIEW

Sylvain Willenz & TAMO


DESIGN - Était-ce votre rêve depuis votre plus jeune âge ? Qu'est-ce qui vous captive le plus dans ce domaine ?

Je n'ai vraiment découvert le design et ce que signifiait être designer qu'à l'adolescence. Mais dès mon plus jeune âge, j'étais très manuel, je fabriquais les objets que je voulais ou dont je rêvais, j'expérimentais ou j'inventais des choses. À l'origine, je voulais être illustrateur ou dessinateur, mais lorsque j'ai découvert le design, j'ai senti que je pouvais peut-être utiliser cet intérêt d'une autre manière. À l'âge de 18 ans, je me suis lancé dans des études de design au Royaume-Uni et j'ai obtenu en 2003 un master en design de produits au Royal College of Art de Londres.

Au fil de vos années d'expérience, vous avez créé votre propre style... comment le nommeriez-vous... en soulignant les éléments les plus importants ?

Je l'appellerais « aligne Claire ». Il s'agit d'un terme utilisé dans la bande dessinée belge ; il s'agit essentiellement d'une ligne claire, définissant des personnages et des contours simples et graphiques. TORCH light a été le premier produit à appliquer clairement cette idée ; une lampe définie par sa forme archétypale, comme une ombre. BRACKETS INCLUDED a également été un précurseur en matière de style ; une idée réduite à l'essentiel, définie par des détails raffinés et délicats. J'aime l'idée de concevoir des objets conviviaux et accessibles, avec une touche classique et élégante. Je n'aime pas les angles et les coins vifs, que je trouve plus agressifs et avec lesquels je ne voudrais pas vivre. J'aime jouer avec les archétypes et les transformer en formes douces et accueillantes. J'aime donner à mes meubles une sorte de sentiment de déjà-vu, une sorte de familiarité combinée à des éléments de nouveauté, ce qui, selon moi, rend le design durable et attrayant pour le grand public. D'autres produits typiques et récents qui reflètent cette approche sont notamment les chaises BODY, UPON et BAANI. HOMERUN fait littéralement référence à des détails caricaturaux. Et CEPE est une réinterprétation du champignon typique. La forme sculpturale du tabouret de bar TOTEM est surprenante et sa silhouette graphique révèle ma passion pour l'illustration, transcendant la fonction d'un siège pour devenir un objet décoratif.

Produits, mobilier, éclairage et bien d'autres choses encore... sont le résultat de ce processus... Pourriez-vous nous expliquer comment vous parvenez à concilier les attentes de vos clients, les besoins du marché et la touche finale de votre travail ?

En tant que designer, je suis naturellement curieux de beaucoup de choses : les matériaux, la production, la façon dont les objets sont fabriqués. Mais travailler en tant que designer signifie également être à l'écoute de son client, des besoins du marché ou du public. Il est donc très important pour moi d'entretenir de bonnes relations et une bonne communication avec mes clients. Nous devons partager les mêmes valeurs, les mêmes objectifs et contribuer les uns aux autres de manière positive et amicale. Chaque collaboration et chaque processus sont bien sûr différents... mais il faut qu'il y ait une bonne synergie pour commencer. Si le besoin de départ est clair, nous pouvons trouver une réponse claire. Il s'agit d'identifier où nous voulons aller, ce que nous voulons accomplir. Cela devient alors une équation que nous essayons de résoudre.

En tant que responsable de votre studio de design basé à Bruxelles, qu'est-ce qui est le plus important dans le travail d'équipe ?

Mon bureau est très petit ; il n'y a que mon assistant, moi-même et parfois une personne supplémentaire. Je souhaite le garder petit, car je pense que si l'on est bien concentré et que l'on a une bonne énergie, on peut être très efficace. Évidemment, je ne peux pas tout faire tout seul, j'ai donc besoin d'aide. Être designer, c'est être capable de mener plusieurs tâches de front et d'avoir une réflexion multiple.

Mobilier, éclairage, textile, artisanat et art : autant de domaines créatifs. Comment trouvez-vous l'équilibre entre savoir-faire artisanal et innovations ?

Oui, c'est vrai... J'ai aussi un petit atelier de céramique chez moi où je peux faire des expériences. J'adore aussi l'artisanat et la fabrication d'objets. Il y a quelques années, j'ai suivi un atelier de céramique très spécial en pleine nature. Je voulais continuer, alors j'ai installé un petit atelier dans mon garage. Cela me permet parfois de passer des millimètres et de l'ordinateur à des activités manuelles très libres. J'ai donc développé une petite activité parallèle dans le domaine artistique.

Votre art et vos sculptures... quelle est l'histoire derrière tout cela ? S'agit-il davantage d'une passion ou d'une orientation pour votre avenir ? Seriez-vous capable de changer de vie pour passer du design à l'art ?

Hum… Question difficile, non, je ne pense pas pouvoir être l'un ou l'autre. Je suis sans aucun doute un designer et je ne peux pas me considérer comme un artiste. Pour l'instant, je fabrique des objets…

Qu'est-ce qui vous captive le plus dans la marque TAMO ?

Je trouve que TAMO est une entreprise très spéciale et unique. Elle me parle dans le sens où elle ne se limite pas à une seule direction. Elle semble éclectique en termes d'esthétique, de matériaux et de styles... mais tout semble cohérent. Les designs ont une légère dimension expérimentale, tout en restant rationnels. L'image générale est classique, élégante et dégage une dynamique agréable et chaleureuse. Même si j'aime concevoir des objets très pragmatiques, j'apprécie également de créer occasionnellement des meubles plus expressifs et légèrement expérimentaux. Je pense que TAMO est un endroit idéal pour cela, car ils sont capables de donner vie à ces pièces plus inhabituelles dans le monde réel, de manière accessible via Internet et à un prix abordable

Les tables, c'est le premier résultat de notre collaboration... Pourquoi cette catégorie de produits ? Et pourriez-vous nous parler du processus qui se cache derrière la technologie, la forme et la marque TAMO ?

La table CITRUS est la première collection que j'ai conçue pour TAMO. Lorsque l'on m'a demandé de réfléchir à une collection de tables, j'ai remarqué que TAMO ne proposait pas de table à pied central. Personnellement, j'apprécie les tables à pied central, car elles sont moins encombrantes visuellement et les pieds ne gênent pas lorsque l'on est assis. Mais surtout, concevoir une telle table pour TAMO m'a donné l'occasion de créer une table à pied central avec une dimension sculpturale.

Comment trouveriez-vous et décririez-vous le lien entre le client de TAMO et votre produit ? Quelle est la valeur la plus importante de votre produit ?

Je pense que CITRUS offre une excellente solution aux clients de TAMO ; les tables sont généreuses, sculpturales, mais aussi fonctionnelles. Leur esthétique est élégante et unique sans être trop imposante. D'un point de vue pratique, les tables sont livrées à plat et faciles à assembler, ce qui constitue un excellent compromis entre le design et les réalités logistiques. Dans l'ensemble, je pense que CITRUS est une belle réponse à une équation de design complexe.

Collection Citrus

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